7 avril 2013

YUKON


                                                                                                                                                                                      Yukonstyle / crédit DR

Samedi soir, le Théâtre de la Colline nous attend bras ouverts pour nous plonger en plein Yukon.
Le Yukon? Région-empire du nord du Canada, à la frontière de l'Alaska, où tout est "larger than life", comme ils disent, tsé.
La pièce Yukonstyle c'est un peu un bocal à poissons-rouges avec des glaçons a -50°; un peu de mazout dans l'eau pour les asphyxier, 1/4 de gin pour les enivrer et une baffle qui leur crache du Neil Young dans les branchies. C'est gai, quoi. 
L'auteur Sarah Berthiaume est donc canadienne et franchement son texte claque. Comme une porte battante: ça claque fort, c'est pas très agréable à l'oreille ; mais ça marque. L'emploi du franglais dans le texte est un vrai plus; on se sent vite transporté au pays des caribous; ouais tsé, ça te-tentes-tu d'aller fumer une smoke? 
Yukonstyle réunit sur scène 4 solitudes, 4 névrosés dans un grand tout où rien ne passe, à part le temps.. (ouais, mais près de 2h quand même). Il y a Yuko la japonaise venue au Yukon car on y trouve, statistiquement, le moins de japonais au mètre carré; son roomate Garin sévèrement en quête de racines; Dad's son paternel un peu imbibé, et il y a Kate la lolita trash et paumée. 4 as de pique pour une quinte flush haute en couleur. Ah, si, il y a aussi le corbeau, qui incarne un peu le Yukon, territoire-personnage a part entière.
Mise en scène vraiment enthousiasmante, par la "très prometteuse" (il parait...) Célie Pauthe; qui signe ici une très belle mise en espace, et des comédiens pile-poil, de justesse et de conviction. 
Après, j'avoue, faut avoir envie d'entendre parler de serial killer, de misère, d'avortement ou d'alcoolisme; ça peut paraître assez rebutant si on veut s'envoyer du baume au coeur. Mais la plongée dans le Yukon est une balade cinématographique; prenante, rude et aussi saisissante que le froid, tsé.

> au théâtre de la colline, jusqu'au 27 avril


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