2 juin 2013

ASPIRE


                                                                                    crédit Musee Bourdelle - Roger Viollet
Pléthore d'expositions en ce printemps parisien! (& je m'auto-censure direct sur un quelconque constat météorologique, ne craignez rien)
Dans le flow, survint la piquante opportunité d'aller fouiner vers Montparnasse et de découvrir l'ancienne demeure-atelier (et désormais Musée) d'Antoine Bourdelle, magistral sculpteur (éteint en 1929), dit Le Musée Bourdelle (cqfd). S'y visite: son atelier (encore dans son jus, vraiment splendide); sa demeure (petite, rénovée et pas très crédible), une collection permanente (impressionnante, à voir), un coquet jardin abritant un chat rouquin et, des expositions temporaires. Bourdelle Dessins de jeunesse - le broyeur de sombre est donc une exposition éphémère, que vous pouvez d'ailleurs laisser décéder tranquillement dans son coin. (suffit d'attendre début juillet pour ça). 
Effectivement, ladite exposition m'a un brin déçue. Elle retrace des années d'expérimentations, d'aspirations et de recherches du jeune Bourdelle, qui, le pauvre "broie du noir" au propre comme au figuré. Sombre et obscure qualifient donc l'ensemble de l'iconographie présentée dans cette pièce (car oui, l'expo fait 30 mètres carrés, c'est donc plutôt minimaliste). Chaussez votre plus belle monture (oculaire j'entends) et approchez vous très très près. Alors c'est vrai qu'Antoine se dévoile pas mal dans cette exposition, et bravo pour le geste. Le très intime pointe son oeil noir dans ses dessins: la disparition de sa mère, ses propres angoisses, l'inspiration, la mort sont très présentes et donnent du relief a une personnalité déjà sensible. Mais l'ensemble est à mes yeux ni valorisé ni assez explicité. Dommage.
Seule éclaircie dans la chambre noire du jeune Bourdelle: son obsession pour sa dite ressemblance avec Beethoven. Plusieurs portraits de lui en attestent, et on ne peut nier qu'il a un air du compositeur; même s'il force un peu le trait dans la posture. Mais cette identification interroge un peu quand même, Bourdelle complètement mégalo? La folie des grandeurs qui s'exprimera bientôt dans l'immensité de ses oeuvres sculptées.

> jusqu'au 7 juillet 2013 au Musée Bourdelle


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