24 novembre 2014

AMNESIS


                                                                                                                                           CR Piadecompiegne

En ce début de frimaire 2014, je prends mon index le plus averti pour pianoter joyeusement vers vous, chers hirsutiennes et hirsutiens. C'est que j'ai dans mon ballotin culturel quelques éléments dont je souhaiterais m'entretenir avec vous. Pour causer. Comme ça, pour rien. Le plaisir de converser sur l'internet, en somme. Une bêtise en soi. Mais qui m'enthousiasme. Bref. J'y viens.
Me pliant à l'illustre chanson "Trois petits tours et puis s'en vont", mon propos s'illustrera en trois mouvements d'intérêt croissant (c'est plus drôle). Et après je vous laisse tranquille, promis.
  Je démarre avec l'exposition Paul Durand-Ruel, sous-titrée "le pari de l'impressionnisme", que j'aurais moi-même renommée le pari de l'ennui (défi relevé haut la main), voire l'impression de l'arnaque. Et oui, cette expo cumule le fait d'être fadasse à souhait ainsi que d'être extrêmement courte & vraiment chère. Ensuite, si un méli-mélo de toiles impressionnistes vous attire, vous serez servi. Ce courant n'est pas mon favori mais là, c'est un peu le Carrefour de l'impressionnisme; tout est déballé sans scrupule. Polo avait une sacrée collec', croyez-moi, que je me dénigre point, j'aurais moi-même rêvé appartenir à la lignée Durand-Ruel pour m'offrir un petit Renoir, mais bon... Paul était donc galeriste et marchand d'art et soutenait allègrement le marché de ses artistes très originaux de l'époque. En cela, il a eu le nez fin le Polo. Si vous n'êtes pas un(e) addict du pointillé pastel, passez votre chemin.
Et, prenez le 27, direction Jeu de Paume. Là vous attend le ricain Garry Winogrand, soit une belle expo sur la vie américaine des années 50-70, avec bon nombre de tirages inédits. Les images sont admirables, vivantes, ironiques, sociales, politiques, elles rendent bien ce que cette époque évoque, des personnages hauts en couleurs (même en noir&blanc), des rues vibrantes et mystérieuses, des mouvements pris à la dérobée, des tranches de vie et d'histoire. Pourtant, une impression de "déjà-vu" me parcourt à la sortie de cette expo, cette esthétique à l'américaine -caractérisant cette période où la photographie acquiert ses lettres de noblesse made in USA- a été pas mal valorisée ces derniers temps et bizarrement, les expos se suivent et se ressemblent. Blasée la cailloux? Non, mais consciente qu'on nous impose un peu les mêmes visions, les mêmes regards artistiques "certifiés conformes".  
Pour se sortir de ce processus culturel un poil répétitif, rien de mieux qu'une soirée au Montfort, théâtre dont la programmation est définitivement étonnante et vivifiante. Le Projet Luciole, théâtre philosophique réussit à nous sortir de cette torpeur illico presto. Après un passage réussi à Avignon, Nicolas Truong nous balance sa sauce philosophique à la dramaturge, parsemée d'idées croquantes, d'aphorismes précuits et servis accompagnés de concepts fraichement ciselés. Un régal pour les papilles cérébrales; dérangeant et intriguant, cette pièce bouscule un peu le "bien-pensant" et nous donne quelques os philosophiques à ronger dans le tram du retour. Notre Héritage n'est précédé d'aucun testament, c'est dit (vous avez 4 heures). Pendant ce temps, Hirsute s'en va cueillir de nouvelles pâquerettes culturelles, mes hommages.

> Paul Durand-Ruel au Musée du Luxembourg
> Garry Winogrand au Jeu de Paume
> Projet Luciole





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